mercredi 27 novembre 2013

Nouvelle publication du Centre théologique


Sous le titre Pleinement humains, pleinement différents. Signification anthropologique de la différence masculin/féminin, le Centre théologique publie un texte rédigé par Éric Brauns, philosophe.
En quelques pages Éric Brauns plaide pour une reconnaissance assumée de la différence des sexes. Il en pointe les enjeux anthropologiques.
Un des éléments importants de ce texte est également le souci de se situer au niveau philosophique, afin de parler à tous, croyants ou non (Il s'appuie notamment sur Michel de Certeau et Paul Ricoeur).

Un texte engagé qui appelle au dialogue...

Éric Brauns, Pleinement humains, pleinement différents. Signification anthropologique de la différence masculin/féminin, Centre théologique de Poitiers, novembre 2013, 44p. (dont 5 pages de bibliographie résumée) à commander au Centre théologique (3€ + port éventuel).


Extraits...                copyright Centre théologique de Poitiers - Reproduction interdite

1 - "L’unité de l’homme (anthropos) est dans son essence même, c’est-à-dire dans l’intime de sa nature, une unité paradoxale, double ou différenciée. En l’homme, il y a donc du même et de l’autre, du semblable et du dissemblable, de l’identique et de l’irréductible. L’homme et la femme sont à la fois un et incomparables. Ce qui fait leur unité, est-ce ce qu’ils possèdent en commun et, dans ce cas, qu’ont-ils en commun ? Ou est-ce, au contraire, ce que chacun a en propre et que ne possède pas l’autre ? Peut-on – sans verser dans les clichés – identifier aisément ce que la femme porte de caractères singuliers, le strictement féminin en elle ? Et peut-on faire de même pour l’homme ?"


2 - "Pour l’anecdote, on a émis l’idée que le titre de « mademoiselle » relevait d’une honteuse discrimination sexiste puisque l’équivalent masculin n’est plus en usage. Et qu’il y avait du mépris condescendant à traiter d’oiselles les filles, alors qu’aucune étymologie en ce sens n’est avérée. On remplace « père et mère » par les anonymes « parents 1 et 2 » pour se hisser au-dessus de la nature, évoluant au paradis indifférencié de la liberté. En voulant nier la différence en commençant par interdire des mots, la liberté veut dicter son ordre : elle se veut donc originaire et inconditionnée. Elle n’accepte même pas d’assumer le langage et son antériorité. Tout est à sa disposition. Or, si elle se voit inconditionnée, elle se pose du même coup non plus comme finie, déterminée, mais comme infinie et toute-puissante. Tel est le délire libertaire qui non seulement récuse ce qui le précède mais refuse aussi d’incarner son autonomie dans des institutions."

3 - "Le manque constitutif n’est précisément pas le creux d’un plein, le moule concave qui décrirait par avance la statue, car il est indéterminé. Ne peut-on pas dire que vivre, c’est toujours manquer de vie, que connaître, c’est manquer de vérité, qu’aimer, c’est manquer d’amour ? Pour peu que nous entrevoyions ce qu’est la beauté, nous manquons du beau comme du bien. Par suite, dans mon échange avec l’autre, m’apparaît que l’autre manque autant que moi. Comme il (ou elle) vit ce manque comme une raison d’explorer, la relation est pour le meilleur ancrée dans le manque du manque de l’autre. Manquer vraiment de l’autre, ce n’est pas savoir ou même deviner ce qu’il a que nous voudrions conquérir mais manquer de son manque qui le pousse à nous rencontrer. Qui ne manque pas ne se relie ni aux hommes ni à Dieu. Le rêve de s’auto-suffire est mortel."



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