jeudi 16 janvier 2014

L'heure est à l'initiative !

La crise ! Le mot est partout, charriant son lot d'inquiétudes voire d'angoisse. Depuis octobre 2008, le Centre théologique de Poitiers essaie de réfléchir à ce que nous appelons la crise, en invitant des acteurs de la société civile (du monde de l'entreprise, des associations, des politiques, des communicants...), chrétiens ou non, pour des échanges gratuits sur la façon dont nous traversons ces moments difficiles.
En général, ces échanges ne font l'objet d'aucune communication extérieure : c'est la condition de leur réussite. Nous donnons ici pourtant l'écho du dernier rassemblement organisé. Avec une dizaine d'invités qui ont fait le choix de prendre des initiatives au plus fort de la crise, notamment par une réorientation professionnelle.



L’heure est à l’initiative !

1) Une définition : La crise désigne l’ébranlement d’habitudes, de remise en cause de pratiques ; ceci pour des raisons économiques, sociétales (discriminations, fragilités, baisses de moyens disponibles), mais aussi personnelles : mal être dans le travail et dans les relations, désir d’être mieux en accord avec ses valeurs. La crise peut alors constituer une occasion favorable pour innover et emprunter des chemins risqués.

2) Un projet professionnel nouveau demande de dépenser beaucoup d’énergie, de persévérer, d’y consacrer du temps et de la disponibilité, parfois avec une baisse de revenus. Mais le fait d’avoir une activité mieux accordée à nos attentes, plus riche d’un point de vue humain, compense largement les difficultés.

3) Un repère fondateur : la confiance. Tout d’abord confiance en soi-même, en sa capacité à rebondir, à faire du neuf, à faire du lien. Confiance dans les autres, même s’ils sont en situation de souffrance, d’échec ou de handicap, même s’ils semblent peu compétents en raison de leur jeunesse. Il s'agit de croire en la capacité de chacun à devenir responsable des autres. Cette culture de la confiance crée de la solidarité. Mais cela suppose que des personnes animent, soutiennent, fassent du lien, s’investissent en des responsabilités effectives. La confiance exclut ce qui dévalorise l’autre (discrimination), elle met l’accent sur ses capacités potentielles ; elle rend possible un travail en équipe particulièrement fécond.

4) Un critère : la qualité. La qualité de vie des acteurs, la qualité du travail dans le respect de l’environnement, la prise en compte de normes, la relation aux autres (partenaires, patients, clients, fournisseurs…). La qualité des produits de consommation (on se recentre sur le produit et non sur le marketing), de l’alimentation (attention à la santé des personnes et à l’environnement)… La qualité du service (faire bien), par exemple en rendant intelligible une masse d’informations difficilement accessibles.

5) Un objectif fondamental : le désir d’aider les autres, par notre activité, à vivre un peu mieux. Une visée « humaniste » donc : le but du travail n’est pas d’abord un intérêt matériel individuel, mais le service concret d’un mieux vivre. C’est l’utopie au quotidien !

6) Une question. Nous ne rêvons pas (ou plus) d’un « grand soir », d’un projet global. Nous résistons à un climat qui favorise le « chacun pour soi » teinté de fatalisme ; nous décidons de nous investir dans une activité de proximité, en mettant l’accent sur la qualité des relations et la solidarité effective. Mais comment ces évolutions positives au quotidien embraient-elles avec des changements globaux ? Osons les grands mots : comment toutes ces initiatives peuvent-elles stimuler et orienter de nouveaux projets politiques ?


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